Urbain versus citadin
- nhouyoux
- 19 sept. 2020
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La ville unanimement consentie comme la construction de l’être-avec et de l’être-ensemble semble compromise par une urbanité qui tend à traiter les préoccupations de l’humanité avec rapidité et fatuité, figure d’une universalité débordée et quasi agonisante; une collectivité qui ne peut se penser sans la contribution d’une sociologie négative de la disparition, de la dissipation, de l’érosion… Les nouveaux flux de l’ordre mondial sont-ils résolument urbanicides ? Les lois du marché ne peuvent-elles se satisfaire des espaces abrégés et saturés des villes ?
Les nouveaux processus urbains sont « imbriqués, enchâssés les uns dans les autres, complémentaires et antinomiques, circulant en tous sens dans le microcosme urbain et provoquant des situations à penser » (Thierry Paquot). La reconfiguration du territoire économique et relationnel qu’est la ville inclut la contrainte externe, l’apparition d’autres configurations productives, l’interdépendance, de nouvelles articulations de l’identité sociale, culturelle et politique. Ces transformations embarrassent les catégories propres à penser la ville, bouleversent les systèmes productifs et remettent en cause les mécanismes de gestion politiques et économiques. Ces mécanismes censés produire la prospérité doivent être canalisés pour empêcher violence et exclusion, atteintes environnementales, ségrégations diverses, dispersion et fragmentation.
La ville et l’architecture se voient renforcés dans une position de médiateurs, un carrefour entre global et local, une articulation entre le proche et le lointain, la multitude et la densité. Le contexte urbain doit se définir comme un espace régissant la vie quotidienne, renforcer le sentiment d’appartenance au sein d’une multiplication des espaces identitaires de référence. Il doit pouvoir faire perdurer le souci d’une mise en relation, d’un échange entre formel et informel, d’un croisement entre dimension technique et humaine… d’un lien social.
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