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Appareil, apparat, apparence

  • nhouyoux
  • 19 sept. 2020
  • 2 min de lecture

Expérimenter sans théoriser, c’est célébrer l’individualité des œuvres architecturales sans pouvoir évaluer les rapports tangibles et valables que ces œuvres entretiennent les unes avec les autres.

L’architecture d’aujourd’hui porte t’elle vraiment en elle des fondements doctrinaires, emplis de dogmes et de systèmes ? Peut-il encore exister de nos jours une architecture incontestablement visionnaire, sans images et sans effets, émancipée des appâts du paraître ?

Les nouveaux enjeux émergents de la réflexion architecturale sont encore incertains. Il n’est plus d’actualité de définir la ville modèle, il n’y a plus lieu de dupliquer ou de conjuguer sur les parangons anciens. Il nous faut des pensées autonomes capables d’interroger la société et de donner vie à des formes d’usages nouveaux dans un processus artistique qui pose plus de questions qu’elle ne donne de réponses tranchées et sentencieuses. C’est dans cette aventure conceptuelle qui a émergé depuis quelques années que de nouvelles concordances peuvent surgir, c’est dans les rapports fructueux qu’entretiennent les arts et l’architecture que de nouvelles filiations peuvent naître. Une nouvelle génération d’architectes développe des façons d’agir et des stratégies directement issues de l’analyse du contexte, dont elle intériorise l’éthique.

« Il n’y a plus d’écoles, d’idéologies ou de corpus d’outils méthodologiques qui s’imposent suffisamment pour fonder un socle commun." (Emmanuel Caille, "d’Architectures", mars 2008). L’architecte se fait générateur d’équilibre, explorateur de démarche, organisateur de processus de création. Le débat sur le genre se révèle inapproprié, l’architecture devient agencement, appareil.

Ce nouvel appareil spéculatif est stimulant, car il invite au renouveau des approches et à des retrouvailles sensibles avec les lieux dans une conception contextuelle, corporelle, in situ, qui fabrique sa propre fiction et scénarise notre identité humaine et sociale. Cet appareillage théorique produit une narration spécifique, adaptée et unique qui se matérialise par la production d’une alliance particulière avec le monde. Il nous prémunit de devenir les sujets de l’apparat et de l’apparence, pour susciter en nous les transformations qui nous mettent en relation avec ce que nous sommes.

Illustration: Victor Enrich, "Medusa"

 
 
 

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