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Vers une désobéissance technologique…


« Une innovation, c'est une désobéissance qui a réussi »

L’habitat révèle un cadre d’analyse qui dessine un continuum allant du plus intime de notre rapport au monde aux questions les plus politiques. L’injonction du « développement durable », qui date de plus d’une vingtaine d’années, s’est imposée comme un des objectifs de la communauté internationale. Mais la grande diversité des conceptions de la durabilité ne facilite pas la phase d’interprétation pratique des politiques normatives en termes d’objectifs collectifs, qui participent du processus de globalisation économique et politique en cours. Comme toute construction sociale, le concept de « développement durable » sert des intérêts spécifiques mais se présente comme une valeur consensuelle. Il s’installe dans l’air du temps, comme un acquis dont on oublie la genèse. « Nous restons confrontés à une inflation asymptotique de la bêtise et de la médiocrité. La sur-réglementation s’apparente davantage au consumérisme technologique qu’à la défense d’une mémoire de travail de proximité», déclare Rudy Ricciotti. « La question du développement durable est un très vaste débat, érigé au rang de bonne conscience sur fond de pitrerie politique », ajoute-t-il.

Rudy Ricciotti met en cause le paradoxe à associer la fonction commerciale souvent « sans frein » à la notion de développement durable, et dénonce les opportunistes que l’architecte Edouard François désigne comme « ceux qui font du développement durable un nouveau commerce », « ces nouveaux prêtres habillés de vert, ces nouveaux renards du temple ». « RudyRicciotti (…) dénonce les profiteurs de tous poils, le silence craintif, souvent complice, de certains bureaucrates, la lâcheté fanfaronne de ceux qui entonnent le discours écologique au rythme des grosses caisses du business environnemental », renchéri Edouard François. « Alors que la crise du bâtiment et, conséquemment, la raréfaction des commandes, poussent les architectes au silence, pour ne pas dire à une certaine docilité, Rudy Ricciotti parle, comme à son habitude, haut et fort, il milite pour plus de loyauté, pour un nettoyage nécessaire du panorama éthique pour qu’enfin puisse se mener une réflexion et des actions recentrées sur l’essentiel : une architecture intelligente, c’est bien sûr une architecture qui se fait « avec » l’environnement, c’est avant tout le sensible au service des gens », conclut-il.

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